L’opération – la veille…

Voilà. Le 8 octobre. J’y suis. C’est là. C’est la date. Pas eu de nouveau report d’opération. J’avoue que les deux-trois dernières semaines, après le premier report j’avais très peur que l’opération soit déprogrammée à cause du Covid. En effet, l’épidémie repartait de plus belle, on commençait de nouveau à voir les reportages sur les hôpitaux surchargés, et on parlait à demi mot des déprogrammations des opérations non urgentes. Et clairement, je n’étais pas urgente. Je guettais mon téléphone sans cesse, de peur qu’on m’appelle mais non. Pas de repos, pas d’appel juste un la veille (qui m’a bien fait flipper) pour me demander si je n’avais pas de symptômes en faveur d’un éventuel coronavirus dans mon organisme. Mais même lui n’aura pas réussi à repousser cette opération.

Tout est prêt, mon sac est fait. J’ai du mettre dedans pour 3 semaines (l’ordi avec le chargeur histoire de continuer à bosser sur mon blog, le téléphone avec le chargeur car je sens qu’Instagram et Two Dots seront mes meilleurs amis durant l’hospitalisation), et mon kit de survie que m’a préparé un de mes meilleurs amis : un livre, des fruits secs et du chocolat pour la fringale, et un masque (il est drôle !). Ce petit cadeau m’a tellement fait plaisir. Bref, je suis prête !

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Les semaines avant l’opération…

Ça y est, la date est posée. Ça sera le 8 octobre. Suite à mon rendez-vous de juillet où l’opération a été décidée, j’ai dû attendre qu’une infirmière du service de gynécologie m’appelle pour programmer l’opération et me donner quelques explications. Ce fut très long d’attendre, je n’ai eu des nouvelles qu’un mois après. Peu de renseignements, juste une date. Bon. C’est ainsi. Je prends mon rendez vous chez l’anesthésiste, commande mes bas de contention, avertis ma chef que je serai en arrêt à partir de cette date afin qu’elle s’organise pour me remplacer. C’est long jusque là, long d’attendre, je suis pétrifiée d’angoisse, j’essaye de ne rien montrer mais avec le recul, je pense que j’ai été insupportable avec mon entourage, je ne pensais qu’à ça, l’attendais avec tant d’impatience et tant de peur aussi. J’arrivais de moins en moins à rationaliser, tout me paraissait loin et futile, je n’arrivais pas à trouver de l’intérêt pour quoi que ce soit, je n’arrivais pas à me concentrer.

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Rupture des eaux irlandaises

On était bien là bas. On avait passé la journée à visiter un centre monastique au coeur de l’Irlande, là où peu de gens vont. Ce n’était pas prévu, on avait stoppé notre itinéraire pour se poser un peu, c’est long un road trip. On avait trouvé une chouette cabane perdue dans la foret, chez des gens adorables. On était bien. A la fin de cette journée, on s’était dit qu’on irait voir et se balader autour du lac qu’il y avait un peu plus bas de notre cabane. On aurait été si bien.

Je ne conduisais pas, j’étais pas à l’aise en tant que passagère là bas, je préférais conduire mais on s’était partagé les jours de conduite et c’était à lui. J’en profitais pour admirer les paysages et ce vert à perte de vue. Sauf cette fois ci. Pendant que je regardais à travers la vitre en calculant qu’on pourrait même regarder le coucher de soleil au bord du lac, je ressentais les premiers signes.

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Le doute…

C’est bizarre hein, ça ne vous a jamais fait ça à vous que quelque chose que vous souhaitez depuis longtemps, que vous savez qu’il faut que ça arrive et que le jour où ça va arriver, vous doutez, vous n’êtes plus sur ? Et bien c’est ce que j’ai vécu parfois suite à l’annonce de l’hystérectomie. Je savais depuis toujours que je ne voulais pas d’enfants. Je n’en ai jamais voulu, ça ne m’a jamais titillé lorsque je voyais mes copines avoir leurs bébés et je crois d’ailleurs qu’elles ont vite comprises qu’il fallait arrêter de vouloir à tout prix me faire porter leur bambin tant qu’il ne savait pas marcher. C’est pas mon truc les enfants, surtout les touts petits. À la rigueur quand ils grandissent, parlent et deviennent autonomes je veux bien, on peut faire des trucs cools avec eux. Et puis je n’en avais besoin dans ma vie, j’avais bien trop à faire pour m’épanouir personnellement, professionnellement, et faire pleins de projets et voyages. Cet égoïsme, je l’assume complètement. Je suis convaincue qu’une femme n’a pas besoin d’une maternité pour être pleinement épanouie mais ce n’est que mon avis personnel.

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L’hystérectomie

Voilà, la décision est prise. Après 3 ans d’échecs thérapeutiques, la décision est prise de pratiquer une hystérectomie afin de retirer complètement le fibrome et vu son emplacement, cela implique aussi de retirer l’utérus ainsi que le col. Lors du rendez-vous où la décision a été prise, d’autres méthodes ont été évoquées mais aucune ne garantissait son efficacité, cela allait soit jouer sur les douleurs soit sur les saignements mais je n’allais toujours pas être tranquille. Et même si 3 ans paraissent peu par rapport à certaines femmes qui ont des fibromes depuis bien plus longtemps, je n’en pouvais plus. J’en avais marre de saigner tout le temps, comme je l’avais dit, les dernières semaines, je saignais quasi tous les jours, ponctué d’hémorragies, de pertes de caillots, de port de serviettes hygiéniques à changer toutes les heures… Quand je travaillais la nuit, je mettais des serviettes hyper épaisses qui servent aux fuites urinaires (l’étape avant les couches en fait) histoire d’être tranquille, je ne pouvais rien prévoir, la moindre sortie, la moindre randonnée était source de stress à l’idée que j’ai des fuites et bien souvent, c’était le cas voire les grands débordements. Non, j’étais à bout, j’avais à peine 40 ans, j’avais débuté avec le fibrome ma relation avec mon barbu, je n’avais pas de désir d’enfants, l’hystérectomie était la meilleure et la seule chose à faire. Je voulais juste mener une vie de femme.

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