Payer pour ne plus avoir mal

Aujourd’hui, le retour des douleurs. Depuis quelques mois, j’étais soulagée de ce côté là et je n’allais pas m’en plaindre.

Sauf que depuis près d’une semaine, les hémorragies étaient fréquentes, quasi un jour sur deux et maintenant tous les jours. Les deux derniers matins, je m’étais levée avec un violent mal de dos, situé au niveau des reins. Je mettais ça sur le compte d’une mauvaise literie sauf que tu sens. Tu sens les choses. Tu as surtout appris que non, ce n’était pas une douleur de mauvaise literie. Et si elle te saisis les reins, elle commence aussi à envahir tout le bassin jusqu’à venir enserrer ton ventre et tu sais. Tu sais que tu vas expulser un caillot ou saigner encore abondamment.

Je n’avais jamais eu encore ces douleurs là. Je les connaissais quasi toutes mais pas celles-ci, pas cette intensité. On n’est jamais à court de surprises avec ce fibrome dites donc ! Cela faisait des mois que je n’avais pas passé quasi toute une journée pliée en deux, à serrer les dents pour ne pas pleurer, à chercher la position qui soulagera, à faire les allers retours aux toilettes car on a toujours espoir que si on expulse ce qu’il faut en faisant pipi, la douleur partira.

Spasfon et Doliprane sont tes meilleurs amis. Sauf que parfois, on tente d’autre chose.

Je suis tombée vite face à un problème de société qui m’a mise en colère (et quand on a mal, on devient vite en colère). J’apprenais que le médicament prescrit par ma gynéco pour essayer de réduire les hémorragies n’était pas remboursé. Au début, il m’annonce 16€ et me dit qu’il va vérifier car il n’en vend pas beaucoup et veut s’assurer qu’il n’y ai pas eu de changement. Je vous le donne en mille : 20€ !!! Alors je sais que chaque officine peut pratiquer ses propres tarifs sur les médicaments non remboursés et je ne suis pas allée vérifier les prix dans les autres mais quand même 20€ !!! Et à ce moment là, au comptoir de ma pharmacie j’ai eu envie de pleurer. Pleurer de rage, de colère et presque de honte car à ce moment là, je me suis sentie privilégiée de pouvoir me les payer mais j’ai surtout pensé à toutes celles qui ne le pourront jamais. L’injustice de devoir subir quelque chose qui peut être douloureux, qui peut t’empêcher d’aller travailler, t’empêcher de mener une vie normale et que tu ne peux même pas te payer ce qui va te soulager.

Cette précarité menstruelle est tellement mais tellement injuste.

J’espère vraiment qu’un jour tout cela va changer, que toutes les femmes pourront vivre ces quelques jours par mois le plus sereinement possible, sans penser à manger ou se payer des serviettes cracra, aux perturbateurs endocriniens qu’elles vont se mettre dans la culotte car elles ne pourront pas se payer mieux, à souffrir en silence car elles n’auront pas les 3€ pour une boite de Spasfon qui pourront les soulager.

Et peuvent s’ajouter à ça des séances de naturopathes, ostéopathes ou autres praticiens de médecines douces où le coût des séances tournent en moyenne autour des 50€. Certaines mutuelles prennent quelques séances par an en charge mais pas toutes. Là encore, une certaine inégalité existe. Renseignez-vous auprès de votre mutuelle, cela vaut le coup et si ça permet de soulager des moments douloureux, c’est toujours bon à prendre !

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