Et voilà, retour à la case départ après l’arrêt du traitement Esmya. Un médecin m’a donc prescrit une nouvelle pilule qui est censé couper les règles. Je dis censé car la première expérience avec ce genre de traitement n’avait pas fonctionné, c’était même pire. Mais je n’avais pas le choix. On attaque donc le Lutényl.

Le Lutényl est un acétate de nomégestrol. Il est principalement donné aux femmes ménopausées mais en cas de fibrome, il est indiqué chez les femmes ayant des troubles menstruels type métrorragies.

Ce qui fut le plus frustrant c’est que le traitement Esmya avait bien fait son boulot, les saignements avaient vraiment diminué ainsi que les douleurs, ça faisait tellement du bien. La pilule continuait son travail.

Je revivais, cela faisait tellement de mois, peut être même d’années que je n’avais pas été aussi sereine dans ma culotte. Plus de saignements durant des jours et des jours entiers, je crois même que j’ai eu une période de 3 semaines sans perdre une goutte de sang. Je pouvais être libre de tous mes mouvements, bien dans ma peau, je me ressentais femme à nouveau, pouvant avoir une sexualité plus libérée, sans la contrainte d’aller vérifier si je saignais pas avant un rapport.

J’avais l’impression de redevenir une ado, c’était assez fou comme sentiment. Mais qu’est ce que j’étais bien !

Mais chat échaudé craint l’eau froide comme on dit et je gardais quand même en tête que ça pouvait peut être ne pas durer, que c’était presque trop beau. Je suis d’un naturel optimisme mais cette fois ci, j’essayais de ne pas m’emballer et rester prête à une énième désillusion.

J’en profitais en attendant. Ça tombait bien je venais d’aménager chez mon barbu et j’avais l’esprit plus tranquille. Jusqu’à présent, j’avais réussi à trouver des subterfuges pour camoufler toutes mes serviettes, ou aller en douce vérifier si tout allait bien dans ma culotte ou rentrer chez moi quand je sentais que ça débordait de tous les côtés. Je n’avais jamais vraiment assumé tout ce que je vivais au quotidien avec lui, même si quand on est parti en Irlande, il en aura vécu le pauvre et je savais qu’il était tellement compréhensif. Du coup cette petite période de lune de miel au début de notre vie à deux tombait bien.

Mais comme toute lune de miel, il y a une fin…