Comme le plan A (pilule progestative censée couper les règles mais pas chez moi), il fallait trouver autre chose pour stopper les hemorragies causées par le fibrome. Mon gynéco m’a proposé de poser un dispositif intra utérin (DIU), un stérilet lui même progestatif, donc censer lui aussi couper les règles.
Il s’agissait du stérilet Jaydess, à base lévonorgestrel. Il s’agit là d’une hormone progrestative. Le stérilet est petit, toujours en forme de T, souple et inséré dans l’utérus pour une durée de 3 ans. L’hormone va agir sur l’ovulation en la bloquant ou la retardant. Il exerce également une action sur la muqueuse utérine.
Il faut savoir que le stérilet et moi on est pas trop copains. J’avais tenté un stérilet en cuivre il y a quelques années. C’était une belle erreur car comme je vous l’avez dit, j’avais des règles au top et c’était lors d’une période de baisse de libido que j’avais mis sur le compte de la pilule et ses effets secondaires mais en fin de compte c’était juste lié à mon couple qui s’était installé dans une routine elle même mauvaise pour la libido 😉 Je crois que je me souviendrais toujours de la pose de ce DIU et mon gynéco aussi ! J’ai tendance à anticiper la douleur et je ne le vis pas forcément bien et ce jour là, j’appréhendais beaucoup, il faisait chaud dans la petite pièce et je vous le donne en mille : j’ai fais un malaise vagal durant la pose ! j’ai senti tous les signes arrivés et d’habitude je préviens et je fais en sorte que ça passe mais là, c’est allé trop vite et mon gynéco a dû finir de me le poser alors que j’étais dans les pommes !!! La honte !! Ce qu’il faut savoir aussi c’est que mon col de l’utérus est plus « serré », je n’ai pas eu d’enfants et j’ai du subir une conisation il y a quelques années due à des petites cellules cancéreuses (merci le papillomavirus !). En fait, en écrivant ces lignes je me rends compte que mon utérus a toujours été hostile !!
Bref, j’appréhendais cette nouvelle pose mais s’il fallait en passer par là et bien allons y ! Finalement, la pose se passe pas trop mal, pas de malaise ni de contractions post pose mais ce ne fut quand même pas une partie de plaisir.
Comme pour la pilule, les deux premiers mois je n’ai rien eu, ni saignement ni spotting. Les règles revenaient mais je crois que si mes règles étaient revenues de manière normales, je m’en serais contenté mais c’était encore et toujours des règles hémorragiques.
Puis insidieusement, lentement, subtilement, tout est revenu.
Et puis les douleurs. J’ai découvert les douleurs liées à l’ovulation. Je ne connaissais pas et ça m’a valu deux virées aux urgences gynéco. Des douleurs au plus profond de mon corps, de mes entrailles utérines, des douleurs à vous couper en deux, des douleurs où vous avez envie de vous arracher le ventre et tout ce qui se trouve en dessous et cette envie de vous mettre des aiguilles afin de virer cet organe qui vous fait saigner comme un animal qu’on égorge. Désolé de cette comparaison, mais à ce moment là, quand vous vous videz et vous tordez de douleurs, les métaphores sont rarement joyeuses.
Ce n’était pas tous les mois comme ça, y’avait des mois plus soft, où je pouvais espérer entre 10 et 20 jours tranquilles mais mon esprit lui n’était jamais tranquille. Dès le premier jour je savais que je serais toujours à l’affut et là, c’était pire qu’avant, je guettais la moindre goutte de sang, je vivais avec toujours une protection dans ma culotte, être obligé d’aller vérifier 36 fois dans la soirée pour savoir si vous pouviez espérer avoir une relation intime avec votre mec le soir, c’était fatiguant.
Et puis y’a eu le mois d’avril, l’hémorragie de trop, celle qui coule à travers votre jean alors que vous avez déjà une serviette hygiénique XXL, l’hémorragie qui vous fait découvrir que vous pouvez expulser des caillots gros comme des œufs, celle de trop.
Je commençais surtout à en avoir marre de mon gynéco, à chaque visite où je lui parlais de cette vie rythmée aux saignements, je ne le sentais pas concerné, j’avais évoqué plusieurs fois l’hystérectomie il esquivait à chaque fois et je perdais confiance.
J’ai demandé à une amie médecin si elle avait un gynéco à me conseiller sur le CHU de ma région. je m’en fichais de faire de la route, je voulais un deuxième avis, j’espérais du mieux.
Le plan B ne marchait pas. J’étais déçue. Encore. Fatiguée. Encore plus. Cela faisait 1 an et demi que ça durait.