Plan C

Suite à l’échec cuisant du stérilet Yaidess que mon premier gynéco m’avait posé et aux hémorragies toujours plus fréquentes et importantes, j’avais décidé de demander un deuxième avis. Une amie médecin m’avait indiqué une de ses consœurs sur le CHU de la région. J’ai donc pris rendez vous, 3 mois de délai, ça allait encore. Je pouvais attendre même si chaque jour, chaque semaine, chaque mois passés à saigner me fatiguait un peu plus, physiquement et moralement.

Je suis donc allé la voir un après midi de juillet. Elle était jeune, un bon feeling. On a discuté de mes antécédents et rapidement, on est passé dans le vif du sujet. Pas d’examens ce jour là. Juste ce que je vivais. Et c’est con hein mais jusqu’à présent j’avais toujours voulu avec un gynéco homme mais ce jour là, j’ai béni mon amie de m’avoir envoyé vers une femme. Je lui ai juste dit ce que je vivais, mon ressenti, mon mal être quotidien causé par ces règles trop abondantes. Pour la première fois. J’ai juste parlé.

Et elle m’a proposé des actions, des solutions. Des thérapeutiques que, personne jusque là, n’avait évoqué . Elle m’a rassuré et j’ai eu envie de sauter l’embrasser lorsqu’elle m’a dit qu’ils utilisaient les masques gaz pour la pose du stérilet (je lui avait raconté les précédentes poses et mon appréhension).

Je me suis sentie écoutée, comprise et bordel ce que ça fait du bien !

Première étape : on teste un stérilet fortement dosée : le Mirena. J’ai des copines qui l’ont et effectivement, elles n’ont plus leurs règles.

Le Mirena est encore un stérilet à base de levonorgestrel mais dosé à 52mg. En plus de son action contraceptive, il est indiqué dans les cas de métrorragies.

Quinze jours plus tard, nous sommes au chu pour la pose du stérilet. Je dis nous car j’ai demandé à mon barbu de m’accompagner au cas où je sois prise de douleurs après et que je ne puisse pas conduire. Il a été formidable de patience dans cette salle d’attente où des écrans passaient des informations sur les valvulopathies et autres joies des organes génitaux féminins.

Je vais donc seule par contre dans la salle pour la pose. Et là, surprise, on dirait presque un bloc. Une infirmière, une interne et ma gynéco sont même en pyjama vert des blocs opératoires. La pièce est immense. Je m’installe, on m’explique la procédure, notamment avec le masque. J’inspire, j’expire, on attend que je sois prête, que le gaz fasse son effet.

Mais j’ai mal. Il ne fait pas effet. J’ai trop mal. Je pleure. On m’arrache les entrailles. Et ce n’est que pour enlever l’ancien stérilet dont les fils s’étaient retournés. J’en peux plus. On marque une pause. L’infirmière me sèche mes larmes, me caresse les joues. C’est un ange. On me demande si je veux arrêter. hors de question, quitte à souffrir, autant aller jusqu’au bout. Je vois que ma gynéco est mal pour moi et c’est là qu’elle un éclair de génie. Elle me propose de m’anesthésier le col. J’accepte. Elle peut enfin finir la pause, je ne sens rien.

J’ai repris mes esprit, toujours bien entourée par cette équipe géniale. Je n’ai pas eu de douleurs après, on a même pu passer une belle après midi à se promener en ville, boire un thé, flâner dans les librairies.

C’était en juillet.

Novembre je la voyais en urgence pour lui dire que c’était toujours pareil, voire pire.

En novembre, elle me disait qu’il avait bougé. Mon stérilet. Pas le fibrome non. Celui ci cherchait justement à s’en débarrasser.

La paroi de l’endomètre avait réduit de taille ce qui montrait l’efficacité du traitement mais ma gynéco n’était pas convaincue. Il restait encore du sang et il avait grossi, il mesurait 4mm. Il était encore très vascularisé et le fait qu’il cherchait à virer le stérilet n’était pas très engageant. C’est à ce moment là que j’ai assimilé mon fibrome aux créatures de Stephen King, les Critters (si vous êtes nés dans les années 70-80 vous savez de quoi je parle), des espèces de petits monstres ronds avec des dents horribles. C’est un film d’horreur hein mais à ce jour ci, mon fibrome était un critters.

Il fallait réfléchir à la suite. J’éclatais en sanglots. J’étais tellement déçue, je voulais tellement y croire. Elle me parla d’un traitement à prendre oralement tous les jours qui est censé faire diminuer le fibrome. Pour cela, il fallait enlever le stérilet, je ne serais donc plus couverte au niveau contraception. C’était un traitement assez contraignant, avec une surveillance biologique car il y avait un risque d’insuffisance hépatique.

Je n’arrivais pas à prendre de décision de suite. On décida donc de laisser jusqu’au 6 mois du stérilet. C’est un peu le délai pour vraiment voir l’efficacité d’un traitement contraceptif. Même si au fond de moi, je savais qu’il n’était pas efficace, je voulais aller jusqu’à ces 6 mois. Je ne pouvais pas prendre cette décision comme çà, de suite, les pieds dans des étriers. Mais je savais que j’accepterais ce traitement.

Je repartais de là dépitée, en pleurs, avec mon rendez vous pour janvier.

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